mercredi 6 mai 2020

Noé, un fou chanceux?


C’est marrant, en relisant quelques notes prises deçà delà sur mes petits carnets, j’ai retrouvé une vieille citation dont le sens m’avait échappé en son temps. Platon : « on ne se souvient que d’un seul déluge, alors qu’il y en a eu tant d’autres ». Intéressant à beaucoup de points de vue et nécessairement à conclusion variable selon les opinions de chacun. Sans compter qu’on attendra très certainement pour certains propos un Godwinpoint assez rapide. Alors bien entendu, on pense à Noé et son arche, aux sentences définitives de ses contemporains sur sa santé mentale et, bien entendu, aux suppliques désespérées quand l’ondée fut venue. Certains relancent, encore une fois, le débat sur le génocide nazi en se demandant pourquoi diable, on ne se souvient pas (liste non exhaustive) de génocide amérindien (entre la conquistada et la ruée vers l’or), du génocide arménien, du génocide rwandais, du génocide en cours avec les Rohingya et bien d’autres… La conclusion est généralement du même bois même si les personnes sont différentes. Difficile il est vrai de tout mettre sur le dos des juifs. Dans tous les cas, on pointe du doigt une « élite » responsable de tous les maux. Tant que je suis dans les vieux souvenirs, une affiche dans les toilettes d’un appartement dans lequel j’ai passé quelques vacances rappelait que « tant que ce seront les chasseurs qui raconteront les histoires, le lion ne pourra pas gagner », version plus poétique de « l’Histoire est écrite par les vainqueurs ». « Vae Victis » comme disait Brennos, il y a fort longtemps.

« On ne se souvient que d’un seul déluge, alors qu’il y en a eu tant d’autres ». Tiens d’ailleurs, combien de « fous » ont construit des arches, combien de « fous » ont prédit des catastrophes, combien de « fous » ont alertés sur un avenir incertain ? Même le Patrick Sébastien marseillais, grand chantre de l’Hydroxychloroquine, qui prétendait qu’il n’y aurait pas de pandémie si ce n’est un gros rhume, puis proposait l’hydroxychloroquine comme THE médicament, a déclaré il y a quelques jours qu’il n’y aurait pas de deuxième vague…l’histoire dira si il avait raison quitte à occulter les fois où il aura eu tort.

Et puis, entre la peste, le choléra, la rougeole, la vérole, la lèpre, la syphilis, les grippes du XIXème siècle… C’est pas la première, ce n’est certainement pas la dernière. Laquelle garderons-nous en mémoire ?



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